En ce mois de juillet, nous sommes heureux de nous retrouver
une nouvelle fois à Barrême. Bien qu’orageux, un bel été laisse place au
printemps inqualifiable (disons "humide" pour rester poli) que nous
avons subi au mois de mai. De cette période de pluie, la nature en garde
certainement un bon souvenir : « je viens ici depuis plus de 40 ans, ça
n’a jamais été aussi vert que cette année ! », nous confie François
Couplan. Les conditions sont donc idéales pour "herboriser" !
Mais pas que. Cuisine (avec notamment la présence d’une amie
de l’équipe, Keiko Imamura (http://www.couplan.com/fr/presentation/keiko.php),
qui nous enseignera l’art culinaire japonais), ateliers sensoriels ou encore
expérimentation d’une nuit à la belle étoile, seul et en pleine nature sans
toile de tente seront aussi au programme.
Une nouvelle fois, nous aurons l’occasion d’approcher les
plantes que nous rencontrerons d’abord par l’observation botanique pure, puis
par les sens qui nous permettent d’une part d’être en contact physique avec le
végétal, d’autre part d’autre part d’ouvrir plus largement notre vision des
choses, trop restreinte à la simple observation visuelle des caractéristiques.
L’émotionnel rentre souvent en jeu. Les odeurs, textures et autres bruits d’une
plante stimulent notre système cognitif et notre mémoire sensorielle, de
manière à faire apparaitre un souvenir ou d’en créer de nouveaux, subtils et
durables. C’est ce que nous avons pu découvrir à l’issue de plusieurs petits
jeux sur les sens, dont j’ai par ailleurs été l’animateur. C’était assez drôle
de remarquer que l’approche par les sens pose un réel problème de vocabulaire
(surtout pour les odeurs ou le goût). Comment mettre des mots sur ce que l’on
ressent quand nos sens sont en action ? Il s’agit souvent d’un ressenti
personnel, baigné dans un mélange de notre bagage culturel et de notre vécu.
Encore une fois, l’essence des choses – et donc de la nature – ne rentre pas
dans des cases, et tenter de mettre des mots sur une émotion personnelle est
aberration.
Parmi les petits jeux auxquels nous avons joué, j’ai eu
l’occasion de mettre en place un fil d’Ariane. Il s’agit de placer une corde
tendue entre plusieurs arbres pour tracer un parcours et dont l’objectif est de
suivre le fil yeux bandés en ouvrant ses sens à l’environnement proche. Il faut
savoir prendre son temps, écouter les bruits alentours, sentir les odeurs de
fleurs qui peuvent émaner quand on passe à proximité, être attentif à la
texture du sol si on fait le parcours pieds nus ou de l’écorce des arbres avec
ses mains, ou encore d’essayer de ressentir la proximité des branches ou des
obstacles avant de les heurter… C’est un jeu sensoriellement parlant très
intéressant, intense en émotions, ou tous les sens sont en alerte. Le fil
d’Ariane peut varier à l’infini : on peut le faire de nuit, avec des
enfants, le ponctuer d’objets à récupérer pour une éventuelle autre animation
(comme l’a récemment fait Jean-Noël Oger (http://www.savoirfaireplusavecmoins.com/)
lors d’un stage de survie douce à l’occasion d’un enterrement de vie de jeune
fille), ou encore fabriquer un labyrinthe de fils…
Ainsi vont nos stages, on s’amuse et on découvre, on se
découvre. Et puisqu’il est ici question de découverte, voici encore quelques
plantes décrites dans leur intimité. Avec en bonus, quelques recettes.
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