mardi 9 octobre 2012

Et si tout le monde cueillait ?


Chaque samedi soir, après le repas, nous avons la possibilité d’aborder un sujet -polémique ou non- sur différents thèmes en lien avec la Nature et les plantes.
Cette semaine : « la cueillette, est-ce bon pour la Nature ? »

Après presque 2h de discussion animée, nous n’avons évidemment pas répondu à la question, qui en a plutôt soulevé d’autres… Nous avons d’abord défini ce qu’est la cueillette et sous quelles formes elle se pratique, puis de quoi on parle lorsqu’on utilise le terme « Nature », puis, de notre point de vue, ce qui est bon ou mauvais. Il a fallu considérer aussi une l’échelle de temps de référence, la conjoncture actuelle, etc…

Alors est-ce bon pour la Nature que de cueillir ? Aujourd’hui convaincus de notre supériorité sur notre environnement naturel, nous exerçons une pression toujours plus forte sur le milieu. Un courant de conscience à l’air de s’élever. Il s'agit de trouver un équilibre entre engouement, agriculture et protection de l'environnement. Il faudra être attentif face au business et à la cueillette commerciale en gardant aussi à l’esprit que la Nature n’a pas besoin de nous pour être sauvée ! C’est l’Homme qui courre à sa perte…
Fait-il lui-même partie de la Nature ?
Encore une question qui mérite quelques heures de discussion…

Zygomorphe et compagnie


Après nous être présentés, nous avons étudié l’art et la manière d’effectuer un herbier, et avons acquis les bases pour la confection de notre propre herbier des 50 plantes que nous choisirons et étudierons sur les trois ans.

A la suite de cela, nous sommes rentrés dans le vif du sujet avec un des thèmes les plus denses qui nous sera donné de découvrir, mais dont les bases nous permettront de parler un langage commun pour définir et identifier les plantes : LA TERMINOLOGIE BOTANIQUE ! (vocabulaire spécifique aux caractéristiques des plantes).

Entre pétioles ailés, feuilles cunéiformes à nervations réticulées, fleurs zygomorphes et autres gynécées, nous avons pu d’une part effleurer la foultitude de noms bizarres que les scientifiques ont dégoté pour décrire les plantes avec précision et éviter les confusions ; d’autre part nous rendre compte à quel point il est utopique de penser que la Nature, dans son extrême complexité, soit 100% codifiable. On ne peut pas tout « ranger dans des petites cases ».

Nous avons aussi abordé, de manière tout à fait atypique, les fruits (= ovaire arrivé à maturité). Si bien que nous savons maintenant que la fraise n’est pas un fruit strico sensu, pas plus que le haricot vert n’est un légume ! Rappel des cours de biologie du collège : une fleur, pour peu qu’elle ne soit pas stérile (et donc qu’elle contienne un ovaire), donnera un fruit ! Notre haricot est donc un fruit -une gousse pour être précis-. Et la fraise alors ? Elle est en fait un faux-fruit : c’est le réceptacle de la fleur qui devient charnu. Les petits « pépins » sur la fraise (ceux qui restent entre les dents) sont les vrais fruits -des akènes précisément-.
Bref, la diversité ne manque pas, l’étude des fruits est même une spécialisation à part entière de la botanique, c’est dire !

Une rentrée pas comme les autres


29 Septembre, dans une ancienne école réhabilitée pour l’occasion dans l’ouest lyonnais, 28 élèves venus des quatre coins de la France et de la Suisse, de tous les âges et d’horizons bien différents s’apprêtent à recevoir un enseignement à la fois pratique et théorique, basé sur le contact direct avec les plantes.

28 passionnés ou tout simplement amoureux de Nature, dans une ambiance professionnelle mais chaleureuse, orchestrée entre autre par François Couplan, ethnobotaniste et écrivain, qui enseigne les savoirs populaires liés à l’utilisation des plantes depuis près de 40 ans.

J’ai la chance d’être de ceux-là ! De me lancer dans une aventure de trois ans dans laquelle il sera question de plantes bien sûr, mais pas que…

Bien plus qu’une formation sur les plantes, le Collège Pratique d’Ethnobotanique -c’est son petit nom- se veut autant une école de vie, ou plutôt du vivant, que de partage, où chaque élève pourra mettre à profit son savoir et son expérience sous forme d’exposé en plus des cours dispensés par les nombreux autres intervenants.

Pourquoi, me direz-vous ? Pour tenter d’apporter des éléments de réponse à une question ô combien fondamentale : « que sommes-nous venus faire ici bas ? ». Ca ne sera pas une mince affaire…
Pour nous aider : ethnologie, médecine, sociologie, cuisine seront autant d’approches abordées, avec toujours en trame de fond, les plantes.

Cette formation s’annonce passionnante et riche d’enseignement !