Plantes sauvages

ZOOM SUR L'EGOPODE !


L'égopode a de quoi faire frémir ! C'est une plante vivace, qui se propage aisément grâce à ses longues tiges souterraines et forme de vastes colonies. Ses feuilles sont divisées en trois folioles, elles-mêmes divisées - plus ou moins complètement - en trois, ce qui leur donne un aspect caractéristique. Le long pétiole, de section triangulaire, est creusé en gouttière sur le dessus. Membre de la grande famille des Apiacées, comme la carotte et le persil, l'égopode possède des petites fleurs blanches réunies en ombelles hémisphériques, délicates et gracieuses, terminant des tiges robustes, creuses et sillonnées dans leur longueur.

  Tous les jardiniers connaissent cette plante aux longs rhizomes traçants qui envahit leurs cultures. Elle indique qu'il y a longtemps poussait là une forêt, qui est l'habitat naturel de l'égopode. On le rencontre dans les bois frais, les haies... et les jardins.

Le nom botanique de la plante, Aegopodium podagraria tiré du grec aix, aigos, chèvre, et podion, pied, se réfère à la forme des feuilles, qui évoquait pour les Anciens la forme d'un sabot de chèvre. L'épithète podagraria signale les propriétés médicinales de la plante, autrefois réputée soigner la goutte ou "podagre".

L'égopode est l'un des meilleurs légumes sauvages. Les jeunes feuilles qui se montrent au premier printemps, d'un vert clair, sont un peu froissées, luisantes et souvent rougeâtres. Elles sont tendres et aromatiques, excellentes crues. Elles font de très bonnes salades.

Lorsque les feuilles sont devenues adultes, de couleur vert sombre et mates, il est préférable de les faire cuire car elles deviennent plus dures, et d'en retirer le pétiole. Leur parfum permet d'en préparer divers plats, en particulier des gratins, des tartes salées, des quiches et d'excellents soufflés. On peut les cueillir encore lorsque la tige s'est développée.

Plante médicinale jadis réputée, l'égopode était utilisé pour soulager l'accumulation douloureuse d'acide urique qu'est la goutte. Sa consommation régulière détoxifierait l'organisme. L'égopode était autrefois cultivé, tant comme plante potagère que comme médicinale.
Aegopodium podagraria

ZOOM SUR LA BERCE !

Dans la berce, (presque) tout est bon ! C'est une grande plante vivace atteignant ou dépassant le mètre, répandue au bord des chemins et dans les prés humides. Ses amples feuilles, divisées en larges folioles aux contours anguleux, forment une touffe opulente à la base de la plante. Sa robuste tige, couverte de poils blanchâtres assez raides, porte aussi quelques feuilles. Leur pétiole épais se dilate à sa base en une longue gaine rougeâtre enfermant la jeune inflorescence. Les fleurs blanches sont réunies en grandes ombelles aplaties, caractéristiques de la famille des Apiacées (carottes, fenouil, carvi, etc.). Toute la plante dégage au froissement une agréable odeur d'agrume, particulièrement forte dans la racine et les fruits.

Son nom botanique est Heracleum sphondylium. Heracleum viendrait d’Heraclès (Hercule), la plante évoquant un aspect robuste et des vertus supposées aphrodisiaques. Mais peut-être est-ce dû à la visite de la cantharide officinale (petit coléoptère), qui était jadis séchée et réduite en poudre pour fabriquer les fameuses « dragées d'Hercule » en vogue au 19° siècle avaient la réputation de décupler la virilité…? (on sait aujourd’hui que la cantharidine – principe actif sécrétée par l’insecte – provoque une forte érection par excitation réflexe due à l’inflammation de l’urètre).
Sphondylium, de sphondylion, nom de la berce en grec ancien, qui lui-même serait une déformation de spondyle (vertèbre). Comment mieux évoquer la robustesse de cette plante qu'en parlant des vertèbres d'Hercule ? Quant au mot « Berce », il semble provenir de la déformation de Bär, « ours ». En effet, la berce est velue comme un ours et ses jeunes feuilles ont une forme de patte d’ours griffue.

A l’instar de l’égopode, les jeunes feuilles qui pointent au printemps sont un délice pour les papilles. Elles fournissent de bonnes salades, tendres et savoureuses A noter que toute la plante offre une note d’agrumes au goût et à l’odeur. Les jeunes tiges sont croquantes et légèrement sucrées, délicieuses à tremper dans diverses sauces pour l’apéritif. Avant que les fleurs ne « débourrent », on peut cueillir les boutons encore cachés dans les pétioles élargis, pour les déguster à la façon des brocolis ou des asperges. Les fleurs sont en revanche moins intéressantes, leur goût est plutôt désagréable et rappelle l’urine de chien… Les fruits forment quant à eux un excellent aromate ! Elles sont du meilleur effet pour relever une soupe ou pour préparer divers desserts.

En plus de sa grande richesse gastronomique, la Berce s’avère être une plante médicinale intéressante. Racines et feuilles sont digestives. Elles ont aussi des propriétés calmantes qui les firent employer contre les crises d’épilepsie. Les vertus aphrodisiaques de la plante l’ont fait l’utilisé aussi contre l’asthénie génitale. Avec les fruits, on extrait une substance, l’octanol, pour soigner l’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale.

Attention toutefois pendant vos cueillettes de Berce ! La plante contient des furanocoumarines (substances photosensibilisantes) qui, en cas d’expositions longues pendant lesquelles vous seriez amenés à vous « rouler » dans la plante, peuvent provoquer des inflammations cutanées. C’est surtout valable pour la Berce du Caucase (H. mantegazzianum) qui est souvent incriminée dans l’apparition de dermatites. Mais vous saurez la reconnaitre, la Berce du Caucase atteint sans problème les 3 mètres de haut !
Heracleum sphondylium


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