La conclusion du dernier post fournit une parfaite
introduction à celui-ci. Je citerai par ailleurs le titre d’un article écrit et
diffusé par le Dr Françoise Flesch, qui en dit long sur notre perception du
monde végétal et montre à quel point notre séparation d’avec la Nature est
profonde :
« Plantes
toxiques, les dangers du retour à la nature »
Ou comment alimenter plus profond encore le sentiment
d’insécurité qui nous hante et dicte nos vies.
Continuons donc à castrer la nature sauvage et hostile (ce que l’on pense à tort !), et continuons donc de bétonner l’équivalent d’un département français tous les 7 ans…
Continuons donc à castrer la nature sauvage et hostile (ce que l’on pense à tort !), et continuons donc de bétonner l’équivalent d’un département français tous les 7 ans…
Comme pour toute chose, il convient d’observer un peu de
relativisme.
Paracelse nous l’a clairement dit : « Toutes
les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose fait qu’une
chose n’est pas un poison » (Alle Dinge sind Gift, und nichts ohne
Gift; allein die Dosis macht das ein Ding kein Gift ist), souvent mal
traduit par « Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui
fait le poison ».
En Europe, on recense (seulement) 1,25 % de plantes
toxiques mortelles à doses faibles ou moyennes et on en a peur, alors que 80 %
de nos plantes d’appartement sont toxiques et on n’y prête guère attention…
Dans l’inconscient collectif, c’est toujours la nature sauvage qui est
dangereuse, pas celle domestiquée, pas celle sur laquelle nous avons soit
disant le contrôle.
Par contre, peu de personnes se soucient des éventuels
pesticides et autres composés chimiques qui dansent dans leurs assiettes, de la
quantité de chlore qui nage dans l’eau qu’ils boivent, ou des substances
nocives qui flottent dans l’air qu’ils respirent. Mais ça, c’est une tout autre
histoire (cf. la gaie toxicité).
Revenons aux chiffres.
Dans le monde, 5 millions de morts par an à cause du
tabagisme ; 346 000 morts par an d’intoxication (quelle qu’elle
soit : venin, javel, médicaments, plantes toxiques, etc.).
En France, on recense 7700 appels par an aux Centre Anti Poison pour des intoxications végétales. Mais
attention ! Il s’agit d’appels, ce qui ne nous renseigne pas sur la
gravité des intoxications, ni même si ce sont de réelles intoxications. L’appel
en panique d’une mère de famille au CAP parce que son enfant mâchouille
quelques feuilles de pissenlit, ou suçote quelques fleurs de trèfle, sera
répertorié ! Sur ces 7700 "cas", 78 % sont sans symptôme,
c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’effets indésirables apparus à la suite de l’absorption ;
11 % concernent des intoxications non graves (symptômes légers).
Ces chiffres concernent à 85 % des enfants de moins de
11 ans. Peut-on dès lors parler des dangers du retour à la Nature ? Ce qui
était de l’ordre de l’instinctif chez l’enfant, et plus globalement chez
l’humain (cueillir pour se nourrir), est devenu un danger par méconnaissance, à
travers la perte de la transmission orale des savoirs traditionnels des usages
des plantes.
95 % des intoxications avec symptômes concernent une
cinquantaine de plantes dont une quinzaine de plantes sauvages (la flore européenne comporte environ 12 000 espèces...).
320 000 cas d’intoxications végétales en France depuis
1970 causant la mort de 18 personnes dont 15 par empoisonnement volontaire.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes…
Alors moi je vous invite chaudement au "retour à la Nature" ;)
Alors moi je vous invite chaudement au "retour à la Nature" ;)
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